Stress au travail : les femmes cadres plus touchées que les hommes

À l’occasion de la journée mondiale de la santé mentale qui s’est tenue le 10 octobre dernier, une enquête révèle les difficultés des cadres. Réalisée par l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), cette enquête a interrogé 2 000 cadres. Si le stress semble être une réalité pour 54 % des sondés, les femmes semblent particulièrement impactées. 

Selon cette enquête, les femmes cadres semblent plus impactées par le stress et l’épuisement que les hommes. En revanche, elles sont moins nombreuses à poser des arrêts de travail, optant plutôt pour le télétravail.

Premier constat, 40 % des cadres expriment avoir souvent ou occasionnellement un sentiment de déprime. La charge de travail et les délais à respecter en sont les principales raisons pour 39 % des sondés. De même, près d’un cadre sur deux évoque une charge de travail « insurmontable ».

Les femmes ont plus de stress mais sont plus résistantes

Parmi les premières victimes, les femmes s’avèrent plus stressées que les hommes : 63 % des femmes cadres ressentent souvent ou occasionnellement un niveau de stress intense contre 49 % des hommes cadres. Idem pour la charge de travail plus difficile à supporter pour les femmes (59 %) que pour les hommes (49 %). Par ailleurs, 59 % ressentent un sentiment d’épuisement professionnel contre 49 % chez les hommes cadres. 

Paradoxalement, si le stress se fait plus ressentir chez les femmes cadres, ces dernières semblent pourtant plus résistantes : elles sont moins nombreuses que les hommes à poser un arrêt de travail en cas de maladie. Ainsi 86 % d’entre elles continuent de travailler ou optent pour le télétravail, contre 67 % chez les hommes. 

Au-delà de cette étude, il faut avoir à l’esprit que le stress est omniprésent tous les jours. Chacun le gère différemment selon le moment, le lieu et l’environnement. Il y aurait le bon et le mauvais stress, celui qui nous fait avancer et celui qui nous freine, nous stoppe.

mais une réponse d’adaptation de l’organisme rendu nécessaire par les changements de l’environnement. Il faut en revanche différencier « stress aigu » et « stress chronique » qui ont des effets distincts sur la santé.

L’état de stress aigu correspond à ce que nous faisons face à une menace ou un enjeu ponctuel (prise de parole en public, situation inattendue…). Quand la situation prend fin, les symptômes de stress s’arrêtent peu après.

L’état de stress chronique est celui qui s’installe dans la durée : il est récurrent et a toujours des effets néfastes sur la santé.

femme débordé au travail.

On parle de stress au travail quand une personne ressent un déséquilibre entre ce qu’on lui demande de faire dans le cadre professionnel et les ressources dont elle dispose pour y répondre. Les situations stressantes qui s’installent dans la durée ont toujours un coût pour la santé des individus qui les subissent. Elles ont également des répercussions négatives sur le fonctionnement des entreprises (turnover, journées de travail perdues, perte de qualité de la production, démotivation,…).

La démarche de prévention collective consiste à réduire les sources de stress dans l’entreprise en agissant directement sur l’organisation, les conditions de travail, les relations sociales… Elle relève de la responsabilité de l’employeur qui a désormais une obligation de résultat.

Dans les entreprises de 50 salariés et plus, les risques doivent être identifiés (ici les RPS – Risques Psycho-Sociaux) et inscrits dans le DUERP (Document Unique d’Evaluation des Risques Professionnels). Il doit aussi y apporter des actions pour les maitriser, actions qui sont répertoriées dans la PAPRIPACT (Plan d’Action Prévisionnel de Prévention des Risques Professionnels et d’Amélioration des Conditions de Travail) soumis à l’avis du CSE (Conseil Social et Economique).

Bref, on ne badine pas avec le stress ! Il faut agir sur ses causes plutôt que sur ses symptômes.

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