
Dans l’histoire littéraire des femmes, elles ont souvent écrit à contre-courant. Reléguées à la marge ou publiées sous pseudonyme, elles ont pourtant su faire entendre des voix puissantes, subversives, lucides. Leur plume explore l’intime, l’amour, la révolte, mais aussi la société, la politique et la philosophie. Ce sont elles qui ont tissé les premiers récits de l’émancipation, souvent bien avant que le mot n’existe. Aujourd’hui, il est temps de leur rendre toute leur place dans le paysage littéraire.
Sor Juana Inés de la Cruz – Le génie baroque du Mexique
Au XVIIe siècle, cette religieuse mexicaine ose écrire de la poésie, des pièces de théâtre et des traités intellectuels dans un monde dominé par les hommes… et l’Église. Elle défend ardemment le droit des femmes à savoir, lire et penser. Sa plume flamboyante, tantôt mystique, tantôt ironique, lui vaut autant d’admirateurs que d’ennemis. Une figure de résistance, bien avant l’heure.
Renée Vivien – La langue de l’amour féminin
Poétesse du début du XXe siècle, Renée Vivien écrit en français de superbes vers mélancoliques, nourris de mythologie, de passion et de sensualité. Elle célèbre ouvertement l’amour entre femmes, dans une langue d’une beauté envoûtante. Figure libre et tragique, elle est aujourd’hui redécouverte comme une pionnière de la poésie saphique.
Assia Djebar – L’Algérie entre deux langues
Première femme algérienne admise à l’Académie française, Assia Djebar a raconté son pays à travers les yeux de ses femmes : combattantes, silencieuses, résistantes. Son écriture mêle le français à la mémoire orale, l’Histoire à l’intime, et crée un pont entre deux mondes. Elle est une voix essentielle pour comprendre le Maghreb post-colonial… et les combats féminins dans les sociétés en mutation.
Monique Wittig – Réinventer le langage
Romancière, essayiste, militante, Monique Wittig a fait de la langue un acte de libération. Dans Les Guérillères, elle imagine un monde peuplé uniquement de femmes, où le masculin n’est plus la norme. Ses textes, radicaux et poétiques, déconstruisent la grammaire du patriarcat et proposent une écriture révolutionnaire, vibrante, hors des cadres.
Christa Wolf – Une autre mémoire de l’Allemagne
Romancière est-allemande, Christa Wolf a vécu et pensé de l’intérieur les contradictions du socialisme, les silences de l’histoire, les blessures du siècle. Dans Cassandre ou Médée, elle réécrit les figures mythologiques en les chargeant d’une conscience féminine et politique. Une voix lucide, critique, profondément littéraire.
Ces autrices, et tant d’autres, ont écrit sans toujours être entendues. Leur œuvre, souvent restée en marge des canons officiels, mérite d’être redécouverte pour sa puissance, sa singularité et son engagement. En relisant leurs mots, c’est tout un pan de notre culture que l’on répare.
C’est ainsi que se termine notre série. En espérant qu’elle vous a inspiré et fait découvrir des femmes exceptionnelles notamment sur l’histoire littéraire des femmes.
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